dimanche 24 juin 2012

Retour du Salon Solution Linux



J'étais mardi 19 juin au salon solution linux. J'ai tout d'abord suivi les deux keynotes de SUSE et Microsoft.


      Philippe Desmaison, directeur technique de SUSE a commencé par une retrospective historique. Il a rappelé les racines allemandes de SUSE et l'histoire assez instable de cette société. Aujourd'hui, SUSE c'est 700 collaborateurs réparti dans 43 pays. SUSE a de nombreux clients et se place en tête sur certains secteurs, c'est le cas de l'aérospatiale, la grande distribution et l'automobile. Les deux principaux constructeurs automobiles français sont d'ailleurs clients depuis plusieurs années. Depuis 2011, SUSE est à nouveau une entreprise autonome. 
Fort de sa distribution SLES/SLED, SUSE a su se faire un nom et tisser de nombreux partenariats notamment avec Microsoft, SAP et VMWare. L'appliance vsphere ainsi que SAP sont désormais livrés sur SLES.
En tant qu'acteur majeur du monde libre, SUSE participe aussi au projet Open Stack et va d'ailleurs sortir SUSE cloud.

La roadmap de SUSE cloud a été dévoilée lors de ce salon:
Roadmap SUSE cloud

























Autre Point important, SUSE continue d'améliorer son SUSE studio permettant de créer sa "distribution" SUSE à la carte. On peut désormais la déployer très rapidement sur le cloud EC2 d'Amazon.

SUSE a par ailleurs fait sur son stand des démonstration de btrfs, le système de fichier très prometteur développé par Oracle entre autre.  L'avantage majeur est la gestion des snapshots. Ils se font à chaud, très rapidement. Les snapshots ont l'avantage d'être modifiable. De plus btrfs utilise le md5 pour vérifier l'intégrité des données.

Dynamique Microsoft et open-source    Deuxième keynote, celle de Microsoft, afin de présenter l'historique et l'avenir de leur engagement open-source. Tout d'abord, on a eu le discours vantant la 5ème place de meilleur contributeur au noyau Linux. En réalité, même si effectivement Microsoft a beaucoup contribué, ça n'était que pour assurer une meilleure compatibilité avec Hyper-V. A côté de ça, Microsoft est actif au sein de certains communautés libres et agit pour l’interopérabilité notamment grâce à son partenariat avec SUSE. Récemment, razor et ASP.NET mvc sont passés sous licence libre. On a aussi après il y a peu de temps que la plateforme Azure proposerai du IaaS et que l'on y trouvera des systèmes Linux: CentOS, SUSE et Ubuntu.


    A côté de ses "grosses" keynotes ont eu lieu de plus petites conférences auxquelles j'ai pu assister: une présentation d'OTRS, une présentation d'OpenERP, l'avenir de LibreOffice et enfin un retour d'expérience de Linagora sur la migration de l'assemblée nationale.

    OTRS est un logiciel libre de gestion de support informatique, il permet de créer des tickets par mail, téléphone ou interface web, de les suivre et de les tracer. C'est un logiciel qui nous viens d'Allemagne et qui est utilisé chez de prestigieux clients. Il s'intégre très bien avec les logiciels de supervision qui peuvent alors
créer eux même des tickets et les placer dans les bonnes files. C'est un logiciel que j'ai pu tester et mettre en place, malgré une documentation pas toujours clair, il fonctionne très bien et les utilisateurs sont très réactifs sur le forum pour aider à pallier à tous les problèmes.

    La conférence sur LibreOffice a permis aux gens d'apprendre que trois projets importants pour l'avenir de la suite existent: un consistant à rajouter des modules de gestion de documentation, un pour l'édition en ligne multi-utilisateur et un autre pour une application Android. La version multi-utilisateurs repose sur le protocole XMPP. L'application Android est elle en partie développée lors du GSoC de cette année

    Le retour d'expérience de Linagora sur la migration de l'assemblée nationale a été très intéressant. J'ai pu voir quelles étaient les contraintes liés à un passage en masse de Windows vers Linux. En 2007, lors de la migration, le choix du système d'exploitation s'était porté sur Kubuntu.  La première grosse erreur a été de vouloir trop personnaliser Kde afin qu'il ressemble à un bureau Windows. La maintenance est dès lors plus complexe. Un dépot a été créé en interne mais il contenait beaucoup de paquets à maintenir et augmentait considérablement la charge de travail. Le format .doc a été préféré à l'odt par défaut, sauf que celui-ci est mal supporté. Ensuite, alors que jusque là les configurations étaient faîtes à la main, Linagora a souhaité introduire Puppet ce qui à conduit à des conflits dans les configurations. Ensuite autre problème majeur, la migration vers Lucid et vers KDE 4. Si certains l'on connu, ils savent de quoi je parle. KDE 4 était très buggué et lent lors de sa sortie ce qui a rebuté pas mal d'utilisateurs. 


Linagora - pc Kubuntu de l'assemblée nationale
La deuxième migration va avoir lieu bientôt. Désormais, Linux n'est plus imposé comme système. Le dépôt interne est minuscule, il ne contient que deux paquets, cela afin de suivre la branche mainstream de Kubuntu. Maintenant que Linux est connu, il n'y a plus cette volonté de le faire ressembler à Windows. Les députés auront bien un KDE classique. Pour la configuration, Puppet est mis en place dès le début. Linagora a su tirer le bénéfice des erreurs du passé. Espérons que nos députés préféreront un OS libre.





Mode de fonctionnement d'openERP
    Venant en maintenant à la conférence sur OpenERP, présentée par le directeur de la société. Nous avons d'abord eu une présentation du logiciel et de son mode de fonctionnement. Comme avec beaucoup de sociétés, le client doit passer par des prestataires pour l'intégration et le support. C'est un changement de stratégie car jusqu'à présent, on pouvait s'adresser directement à OpenERP. Le logiciel est développé en python et utilise grandement l'ajax et le javascript pour l'interface.



Interface de gestion des modules d'OpenERP
    L'installation est très simple et l'interface est claire. OpenERP est léger car beaucoup de fonctionnalités ne sont pas installer par défaut et il faut donc les rajouter par la suite. Plus de 5000 modules sont disponibles, autant dire qu'on peut personnaliser OpenERP autant que l'on veut. Un mode Debug permet aussi de rajouter des champs dans les formulaires, modifier les workflow ou encore modifier l'affichage.
 


Le directeur, Fabien Pinckaers, a ensuite réalisé une démonstration dans laquelle on a pu voir: la gestion du porte feuille de client pour les commerciaux ainsi qu'une mise en pratique complète pour un magasin d'ordinateur. Il nous a montrer en se connectant avec plusieurs comptes différents l’enchaînement des actions allant de la demande du client jusqu'à la livraison en passant par la commande, le devis, la gestion des stocks et la facturation.
Gestion des Clients dans OpenERP
    OpenERP s'intégre parfaitement avec ActiveDirectory, OpenLDAP ou même OpenID pour l'authentification. 


    Outre les keynotes, j'ai rencontrer de nombreuses personnes avec qui j'ai échanger sur différents sujets.
Il y avait des membres d'associations soutenant les distributons telles que Fedora, Debian, Ubuntu, SUSE, Mageia, ou encore les *BSDs, des contributeurs ou fans de différents environnements de bureau, des entreprises oeuvrant pour le libre et quelques autres stands comme linutop ou les journalistes.
    J'ai eu le plaisir de redécouvrir Enlightenment grâce à une démonstration sur pc et sur tablette. L'environnement est toujours aussi léger tout en offrant de nombreux effets. Un terminal en EFL est d'ailleurs en développement: Terminology. Pour ceux qui veulent tester Enlightenment vous pouvez télécharger bodhi linux.
Sur chacun des stands affiliés à des distributions, on pouvait prendre ou acheter des cds/dvds ainsi que des goodies afin d'affirmer ses couleurs.
    Il y avait aussi des concours et tirage au sort pour remporter des tee shirts ou même du matériel.
Côté entreprise, j'ai rencontré Merethis, entreprise renommée dans le monde de la supervision. Leur solution devient de plus en plus complète et commence à se séparer du socle Nagios. Toujours dans la supervision, Jean Gabes était présent sur le stand Shinken afin de présenter son logiciel et le futur de ce dernier.
    J'y ai d'ailleurs appris que la prochaine version devrait incorporer une interface web d'administration permettant ainsi de se passer de Centreon. Shinken est bien plus performant que Nagios sur des infrasctructures énormes, il est aussi plus orienté métiers contrairement à Nagios qui fait de la supervision "basique".

    Ce salon est assez différent du VMWare Forum dont j'avais parlé précédemment. Il refléte bien le stéréotype du linuxien, toujours à rigoler, troller tout en suivant une discussion des plus sérieuse. L'ambiance bon enfant contraste un peu avec le monde de l'entreprise, et ce salon était bien plus technique que commercial.

    Les dates pour l'année prochaine ont déjà été annoncées: du 27 au 29 mai 2013.
Vous pouvez aussi noter la Pycon FR des 8 et 9 septembre qui se tiendra à la Vilette

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